Le pouvoir des mots
Je n'ai pas pour habitude de parler de mon métier, celui qui si souvent gêne, car il n'est ni connu ni même compris pour la plupart de ceux qui en ont déjà entendu parler. Je suis aide soignante de formation, mais aide soignante en soins palliatifs est un tout autre monde. Les soins palliatifs: 3 petits mots qui effraient. Ils renvoient l'image de la grande faucheuse, et souvent j'entends "on sait très bien qu'en arrivant ici on ressortira les pieds devant". Alors c'est vrai, ça arrive. Mais il faut savoir que les soins palliatifs sont avant tout une solution de bien être, de confort, apportée à des patients atteints de maladies que la médecine ne peux plus guérir. Il n'est pas nécessaire de guérir pour soigner. Notre but étant de soulager tous les maux qui accompagnent la maladie et rendre ce qui reste de la vie le plus vivant possible, en respectant les volontés, les habitudes et les croyances de chacun. Une équipe pluridisciplinaire de guerriers qui chasse les angoisses, les douleurs, les cauchemars, les malaises d'un patient et de sa famille. Parce que quand une personne est malade, c'est tout un entourage qui souffre. On essaie de s'occuper des gens comme on s'occuperai de nos propres familles , d'avoir les mots que l'on aimerait entendre dans pareille situation. Les sourires et les câlins sont notre essence et les regards et sourires apaisés des patients sont notre moteur. Souvent je me suis cachée pour pleurer, comme tant d'autres soignants, parce qu'on créer quelque chose d'authentique, de vivant et que forcément on fini par être touché. J'écoute, je maquille, je coiffe ou tond les cheveux parfois... ne pensez pas que je fait juste mon boulot. Je le fait avec le coeur et c'est ce qui fait que je le fait bien. Dans cette unité de soins palliatifs je ne guérit pas, certes, mais je rends le reste meilleur...
À l'époque où j'ai découvert les soins palliatifs, nous avions deux lits inclus dans un service de soins de suite et réadaptation gériatrique. C'était pour moi deux chambres difficiles d'accès : comment allait être le patient, et qu'allais je bien pouvoir dire à sa famille, souffrant différemment mais autant que lui? Quand s'est offert a moi l'occasion de me former davantage au CHR de lille, en suivant et obtenant le diplôme universitaire en soins palliatifs, j'étais surtout en quête de réponses. J'attendais des phrases toutes faites à dire aux familles pour soulager leur douleur. Déjà là, le pouvoir des mots m'interrogeais. Mais j'ai surtout appris, outre les différents traitements, les différentes phases difficiles de la fin de vie, que les mots que je dirais auraient un impact considérable sur le patient, sur sa famille et son entourage et que c'était toujours au cas par cas. C'est alors à force d'expériences que j'ai pu me rendre compte de certaines choses: les patients, même a réactifs, c'est à dire qui ne bougent plus et ne communiquent plus verbalement, ont tendance à attendre une visite particulière avant de partir. Si, si je vous assure! Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai pu voir un parent attendre le retour du fils qu'il n'avait pas vu depuis des années suite a une dispute. Je ne compte plus non plus le nombre de fois ou j'ai pu attendre avec une vieille dame le retour de sa petite fille d'Australie alors que ses 11 autres petits enfants été venus l'embrasser une dernière fois avant le grand voyage. Enfin, Je ne peux plus compter combien de fois j'ai incité les proches à inviter l'être cher au grand voyage, ou j'ai pu leur demander de donner leur accord au départ de leur proche, à leur proche lui même et combien de fois dans l'heure qui suivait, la vie s'éteignait. Le pouvoir des mots est sans limites. Et afin de le maîtriser davantage je me suis alors intéressée puis tournée vers l'hypnose. Je voulais être capable de graver des messages dans le subconscient de personnes ayant besoin d'aide et leur apporter une solution efficace par une thérapie brève et non médicamenteuse. Faute de soutient financier de la part de mon employeur, c'est avec tous les encouragements du chef de service, le Docteur Wuydin et de l'équipe de l'unité de soins palliatifs Gérard Monchaux de la Polyclinique de Grande-Synthe que je suis partie en auto financement vers l'une des plus belles aventures de ma vie, une véritable révélation : la pratique de l'hypnose Ericksonienne.
La naissance d'une passion
Vous aussi, vous êtes de ceux qui, pendant 3 mois, ont applaudit tous les soirs à 20h? Et bien pas moi! Parce que moi, ça fais plus de 10 ans que je fais partie de cette team que vous considérez comme les nouveaux héros. 10 ans déjà que j'exerce un métier passionnant qui me fais grandir autant qu'il peut me ronger. Parfois je regarde derrière et je me demande comment j'en suis arrivée à 31 ans à m'épanouir humainement dans un service de soins palliatifs, aussi paradoxal que cela puisse paraître. J'ai toujours cru en l'Homme. Je me suis vite rendue compte que Ce qui le différenciait de l'animal est bel et bien sa capacité à conserver son libre arbitre. Quand l'animal ne réfléchit que pas ou peu, l'homme est en mesure de distinguer le bien du mal. Plus jeune, j'ai souvent été interloquée par les informations : ils nous montraient le meilleur et le pire de l'humain souvent, mais la toute puissance humaine toujours. C'est parce que j'étais curieuse d'en connaître davantage sur l'Homme que quand il a fallu choisir, je me suis naturellement dirigée vers une filière littéraire. J'ai à ce moment découvert et touché différents moyens d'expression dont l'art.
La photographie, particulièrement, avec ce fil conducteur propre à chaque artiste. Puis la littérature: le théâtre, la poésie avec un style différent à chaque fois, selon l'auteur, selon le thème... Là déjà j'avais compris que l'homme été à lui seul un réservoir de ressources naturelles inépuisables. Lorsque l'on m'enseigna tout ce qu'il y avait à savoir sur le mouvement que l'on nomme Humanisme, cette époque formidable où l'on (re)met l'homme au centre de l'univers et de la création, où l'on rêve d'une société idéale reposant sur la paix, la tolérance et l'égalité, j'étais alors définitivement convaincue et, à mon niveau, il me fallait participer à cette bientraitance humaine. J'ai passé et obtenu mon baccalauréat série littéraire mais mon objectif était alors déjà de devenir aide soignante. Mon entourage m'a lourdement encouragé à devenir infirmière puisque j'étais alors bachelière. Mais à 19 ans, j'avais encore beaucoup à apprendre de l'homme pour grandir. Infirmière est un métier noble: dévouées, courageuses et attentives elles sont de vraies héroïnes. Mais malheureusement il existe aujourd'hui un décalage des fonctions et elles se voient souvent obligées de gérer la paperasse au détriment du temps qu'elles pourraient passer au chevet du patient. C'est pour cela exactement que j'ai choisi le métier d'aide soignante, un métier dans lequel depuis plus de 10 ans je me découvre et j'en apprends davantage sur l'Homme en général, sur moi en particulier, en m'occupant des autres, en palliant à ces besoins primaires qu'ils ne peuvent plus assouvir: je lave des personnes malades et affaiblies, je donne à manger à des gens qui souvent mangent non par faim mais pour faire plaisir à leur entourage. J'aide des corps accablés par la maladie à se mettre debout et faire quelques pas, parfois juste vers un fauteuil, mais si c'est pour leur bien... J'avais besoin de cette intimité pour pouvoir entrer dans la bulle proxemique de l'homme à ce moment de sa vie. Quand on est vulnérable, on a tendance à être entier. Allant de confessions en conseils, de leçons de vie en bilans, les gens m'offrent par là la plus incroyable des ascensions. Je grandis émotionnellement et intellectuellement.
Une solution pour soulager les esprits des angoisses liées à la covid19
Depuis le mois de mars 2020, le monde, l'Europe, la France et chacun d'entre nous a vu son quotidien complètement bouleversé par un virus unique. Un virus inconnu il y a encore peu de temps, se propageant rapidement. Un ennemi invisible, forçant chacun d'entre nous à se tenir éloigner de ceux qu'il aime, à ne plus serrer la main de son voisin, ne plus embrasser ou enlacer contre lui ses proches. Ce virus nous a même imposé deux confinements, nous obligeant ainsi à revoir nos habitudes socio-culturelles où le télé-travail et l'école à la maison sont devenus les maîtres mots, nous privant également les visites à nos aînés, pour les protéger... L'isolement social, les alertes perpétuelles des médias, les diverses théories sur le devenir de l'homme par les temps qui courent, ce masque devenu obligatoire quasiment partout, sont autant de raisons pour se laisser envahir par la peur et l'angoisse et, à terme, pourraient conduire vers une dépression.
Ces sentiment limitent chaque jour un peu plus votre capacité d'adaptation à la situation. Et une capacité d'adaptation limitée majore ce sentiment de peur et d'angoisse. L'hypnose n'est pas le remède, le vaccin tant attendu face à cette épidémie, mais elle peut vous permettre de mieux accepter cette situation particulière, prendre du recul nécessaire pour apaiser vos peurs et angoisses. Une façon de contrôler grâce aux ressources enfouies dans votre subconscient, ce que vous pensiez incontrôlable. Comme le disait Milton Erickson: " Faites confiance à votre inconscient, cet immense magasin de solutions".